Mardi 23 avril 2013 :
La Connaissance par la lorgnette de
la gourmandise : le matériau des moules à kougelhopfs est-il
important ?
Oui, bien sûr, on sait que les moules
à tarte sont essentiels, et que des résultats différents
s'obtiennent avec des moules différents. Il y a là une question
simple, qui tourne autour de l'expression compliquée « transfert
de chaleur ». Et chacun sait que le métal conduit mieux la
chaleur que la porcelaine ou les matières plastiques. Que cela
signifie-t-il ? Physico-chimiste, je n'oublie pas que je ne dois
pas me cacher derrière des mots savants, mais au contraire partager
avec mes amis l'émerveillement de la connaissance. Et l'Expérience
est essentielle, dans ce partage !
L'expérience ? Si je mets une
cuillère en métal dans l'eau bouillante, la cuillère chauffe
rapidement, et je finis par me brûler ; tandis que si j'utilise
une cuiller en bois, le manche reste quasiment sans chauffer. Par
parenthèse, c'est d'ailleurs pour cette même raison que les frites
ne doivent pas être faites dans de l'huile trop chaude : comme
la pomme de terre est thermiquement assez peu conductrice, la surface
des frites brûle avant que l'intérieur soit cuit.
Pour en revenir à nos tartes, avant de
revenir aux kougelhops, il y a donc le fait que le moule en métal,
surtout s'il est posé sur le fond du four (la « sole »),
et surtout si le four chauffe par le fond plutôt que par convection,
va cuire la pâte, la faire croustiller, au lieu qu'elle se détrempe
avec la garniture qui est portée par dessus. Avec un moule en
porcelaine, la cuisson de la pâte sera plus homogène.
Est-ce à dire que les moules
métalliques sont préférables aux moules en porcelaine, en matière
siliconée ou en verre ? Non : à chaque outil son
utilisation.
Pour en revenir aux kougelhops, il est
certain que le matériau aura une influence, et que les moules
métalliques conduiront mieux la chaleur : cela devrait conduire
à l'évaporation de l'eau de la préparation, et, peut-être, à un
gonflement supérieur des kougelhopfs... comme cela se produit pour
les soufflés. Mais verrons-nous d'autres effets ? C'est ce qui
sera testé le 23 mai, à 16 heures, à l'Ecole supérieure de
cuisine française, lors du Séminaire de gastronomie moléculaire.
Voulez vous nous rejoindre ? La
participation est libre et gratuite... Parce que c'est la mission de
l'Etat (et donc de l'INRA) que d'accompagner les développements
citoyens et professionnels.
Et, si vous ne pouvez pas vous libérer,
vous trouverez le compte rendu du séminaire à
http://www.inra.fr/xxxxx.
Vive la gourmandise éclairée !
En tant qu'alsacien de naissance (et de culture), pâtissier (de formation professionnelle), cuisinier (autodidacte mais avec de belles bases dues à mon premier métier), lecteur assidu (j'ai quasiment tous vos ouvrages, Hervé), gourmand (hélas) et gourmet (ouf !), je lirai avec intéret, critique, passion (et envie) le compte rendu de cette étude : ...
RépondreSupprimerJean-Richard