L'enseignement doit s'inspirer de la mythologie alsacienne, qui
reconnaît que les héros conduits par Odin doivent sans cesse lutter
contre les géants, sous peine d'une dévastation du monde nommée Ragnarok
: chaque groupe d'âge est ignorant de ce que les précédents ont appris,
de sorte que nous devons les aider à obtenir cette connaissance.
D'où l'idée commune, en pédagogie, selon laquelle la répétition est la base de l'enseignement ?
Pour
le mot "science", nous sommes bien d'accord que le mot désignait
naguère simplement un savoir (on parlait de la science du cordonnier),
et, aujourd'hui, dans l’enseignement supérieur, on confond par ce mot
les sciences de la nature, et les sciences de l'humain et de la société.
Ici, ce sont les sciences de la nature que j'évoque. Elles sont dites
parfois "expérimentales", mais c'est trop réducteur, parce qu'il peut y
avoir des théoriciens. Parlons de sciences de la nature.
Que sont ces sciences ? Des activités de culture, et, plus précisément, de recherche de connaissances.
Mais, plus précisément, je propose de caractériser les activités humaines par
- un objectif
- le ou les chemins (methodon, en grec : méthode) qui y mènent (le choix du chemin, c'est la stratégie).
En
l'occurrence, l'objectif des sciences de la nature, c'est la recherche
des mécanismes des phénomènes. Et le chemin me semble être le suivant :
- identification d'un phénomène (parmi l'immensité de tous les phénomènes qui se présentent à nous à chaque instant)
- caractérisation quantitative du phénomène (si possible sur des variables pertinentes)
- recherche de "lois" synthétiques, qui regroupent les données numériques obtenues lors des caractérisations
-
recherche de mécanismes par "induction", à partir des lois synthétiques
précédentes ; cela constitue une "théorie" (on lira avec intérêt les
textes de Henri Poincaré à ce sujet)
- recherche de conséquences
de la théorie obtenue, en vue de faire un test expérimental de ces
conséquences (c'est en vertu de tels tests que les théories
scientifiques sont dites "réfutables", et que les théories non
réfutables ne méritent sans doute pas d'être nommées "scientifiques")
- tests expérimentaux des conséquences- et ainsi de suite, en repartant sur les caractérisations quantitatives.
C'est
clair et simple, non ? Alors pourquoi cela ne m'a-t-il pas été
enseigné, quand j'étais étudiant en sciences ? Et pourquoi continue-t-on
de parler de "carrières scientifiques" pour désigner les métiers de
l'ingénieur, qui n'ont de rapport ni avec l'objectif précédent, ni avec
la méthode décrite ? Il faut changer rapidement !
dimanche 20 novembre 2016
La gastronomie moléculaire est une discipline scientifique, mais qu'est-ce que la science ?
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