Le
champagne mousse, mais sa mousse retombe. La bière mousse, mais sa
mousse tient très bien.
Une
telle déclaration est à l'emporte pièce ne vaut rien, bien sûr,
parce que l'on sait aujourd'hui combien le verre est important.
Notamment, un champagne versé dans un verre parfaitement propre ne
mousse pas du tout : les bulles qui, en montant vers la surface
du liquide, forment la mousse n'apparaissent que sur des fibres
creuses déposées par les textiles, ou sur des fissures dans le
verre (raison pour laquelle on peut faire monter des bulles d'un
verre rayé au fond. Je n'explique pas le mécanisme de formation des
bulles, parce que ce serait hors sujet (voir Casseroles et
éprouvettes, éditions Belin).
Passé
les cas particuliers, la phrase que j'avais écrite en introduction
reste vraie… et il y a lieu de s'interroger. Tout tient dans les
protéines ! Ces dernières sont rares dans les champagnes, mais
abondantes dans les bières, et, comme le montre l'expérience qui
consiste à fouetter un blanc d'oeuf en neige, les protéines sont
des bons agents « foisonnants ». Foisonner ? Cela
veut dire « faire mousser ».
Bref,
les protéines contribuent à la formation et à la tenue des
mousses.
De
ce fait, pourquoi ne pas ajouter des protéines, quand on veut une
mousse qui tient ? Par exemple, les boissons gazeuses sont
souvent d'une bien faible effervescence, mais, par exemple, pourquoi
n'aurions-nous pas une limonade avec un panache ? Il suffirait
de mélanger de l'acide citrique, du bicarbonate de sodium… et
quelques protéines. L'ajout d'eau conduirait alors à la réaction
du bicarbonate et de l'acide, à la formation de bulles de dioxyde de
carbone… que les protéines viendraient stabiliser, comme dans la
bière. D'ailleurs, je dis « limonade », mais pourquoi
pas de l'au avec du sirop de menthe, si l'on fouette, ou un jus mis
sous pression dans une bouteille, ou encore un liquide placé dans
un siphon. Les possibilités sont innombrables… et vraiment faciles
à mettre en œuvre. A vous de jouer...
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