lundi 14 mars 2011

Etalons primaires, secondaires, tertiaires...

Dans La Sagesse du chimiste (L'oeil 9, Paris, 2008), je discute la question de la difficulté des déterminations expérimentales : pour faire correctement une simple mesure de température, on ne peut se contenter de plonger un thermomètre dans un liquide, et il faut :
- s'assurer que le thermomètre est "raisonnable" (étalonnage régulier, certifié)
- vérifier que le thermomètre raisonnable n'a pas dévié depuis la dernière vérification, par l'usage d'un bain de glace fondante et d'eau bouillante (deux points au minimum, et dans la gamme d'intérêt)

De même, pour peser "raisonnablement", il faut :
- vérifier que la balance a été vérifiée
- vérifier que la balance est d'aplomb, et régler le niveau à bulle
- faire un zéro propre
- vérifier la balance avec un étalon.

Cet étalon ne peut être celui du Pavillon de Breteuil, bien sûr, mais il peut être un étalon secondaire, contrôlé à partir de celui de Sèvres.
Toutefois, l'usage d'un tel étalon secondaire risque de l'user, et il vaut sans doute mieux utiliser un étalon tertiaire, comparé à l'étalon secondaire dont on dispose, ou bien un étalon du quatrième rang, comparé à un étalon tertiaire.

C'est seulement ensuite que l'on pourra peser (trois fois au minimum, pour disposer d'une moyenne et d'un écart type) !

Mais c'est ainsi que la Chimie est belle, quand les mesures sont bien faites, car il est bien vrai que "données expérimentales mal acquises ne profitent à personne".

Vive la chimie

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